Quand repiquer les fraisiers pour une récolte optimale ?

Ecrit par Sylvain Veronnet

Quand repiquer les fraisiers pour une récolte optimale

La réussite d’une plantation de fraisiers repose avant tout sur le choix de la période de repiquage. La période automnale, de mi-août à mi-octobre, offre les meilleures conditions pour une récolte abondante. À cette saison, les conditions naturelles favorisent un enracinement profond des plants, garantissant une meilleure résistance aux aléas climatiques et une production généreuse dès le printemps suivant. Pour les jardiniers n’ayant pas pu profiter de cette fenêtre idéale, le printemps permet également un repiquage entre mars et avril, moyennant quelques précautions supplémentaires.

La réussite de votre plantation dépendra de plusieurs facteurs clés que nous allons détailler : le choix du moment en fonction de votre région, la préparation minutieuse du sol, les techniques de repiquage éprouvées et les soins essentiels à apporter aux jeunes plants.

Saison de repiquageConditions optimalesBénéficesVigilanceVariétés conseillées
🍂 Automne
(mi-août à mi-octobre)
Sol : 10-15°C
Terre encore chaude
• Système racinaire puissant
• Production précoce au printemps
• Meilleure résistance à l’hiver
• Drainer le sol avant l’hiver
• Protection contre le gel dans les zones froides
• Paillage recommandé
Gariguette
Ciflorette
(non remontantes)
🌱 Printemps
(mars-avril)
Sol : 12-18°C
Après les dernières gelées
• Reprise végétative rapide
• Adaptation facile
• Production la même année
• Arrosages réguliers
• Protection des jeunes plants
• Surveillance des gelées tardives
Mara des Bois
Charlotte
(remontantes)

Quelles sont les meilleures périodes pour repiquer les fraisiers ?

Le repiquage d’automne de mi-août à mi-octobre

La plantation automnale représente la période la plus propice au repiquage des fraisiers. La terre, réchauffée par les mois d’été, conserve une température idéale entre 10 et 15°C qui stimule le développement racinaire. Cette chaleur résiduelle du sol, combinée aux pluies automnales, crée des conditions parfaites pour l’installation des plants.

En automne, les fraisiers concentrent leur énergie sur le développement de leurs racines plutôt que sur la production de fruits. Cette particularité biologique explique pourquoi les plants repiqués à cette période montrent une meilleure résistance aux rigueurs de l’hiver et une production plus abondante au printemps suivant.

Dans les régions méridionales, il est préférable d’attendre fin septembre ou début octobre, lorsque les températures deviennent plus clémentes. Les jardiniers des régions septentrionales privilégieront plutôt une plantation dès la mi-août, offrant ainsi aux plants suffisamment de temps pour s’établir avant les premiers froids.

Le repiquage de printemps en mars-avril

La période printanière constitue une alternative viable pour le repiquage. Cette saison convient particulièrement aux variétés remontantes comme Mara des Bois ou Charlotte, qui peuvent fructifier plusieurs fois dans l’année. Le réveil de la nature au printemps favorise une reprise rapide de la végétation.

La réussite d’une plantation printanière nécessite toutefois une attention particulière à la température du sol, qui doit atteindre au minimum 12°C. Dans les zones au climat rigoureux, la mise en place d’un voile de forçage peut s’avérer nécessaire pour protéger les jeunes plants des dernières gelées.

Les conditions idéales de température du sol

La température du sol joue un rôle déterminant dans la reprise et le développement futur des fraisiers. Pour une plantation automnale, le sol doit maintenir une température entre 10 et 15°C, tandis qu’au printemps, une température de 12 à 18°C favorisera une reprise vigoureuse.

Pour évaluer la température de votre terre, enfoncez un thermomètre de jardin à 10 cm de profondeur. Sans thermomètre, fiez-vous à votre ressenti : la terre doit être agréable au toucher, ni froide ni chaude. Cette méthode empirique, bien que moins précise, reste un bon indicateur pour les jardiniers expérimentés.

Comment préparer le sol avant le repiquage des fraisiers ?

Repiquage des fraisiers

Les caractéristiques d’un sol optimal pour les fraisiers

Les fraisiers s’épanouissent dans un sol équilibré et bien drainé, avec un pH neutre à légèrement acide. La texture idéale combine la légèreté d’une terre sableuse et la richesse d’un sol humifère. Cette composition assure une rétention d’eau suffisante tout en évitant les risques de stagnation, principale cause d’échec dans la culture des fraisiers.

La profondeur de la terre arable joue également un rôle essentiel. Un sol meuble sur au moins 30 centimètres permet aux racines de se développer librement et d’explorer un volume suffisant pour nourrir les futures productions de fruits.

Les étapes de préparation du terrain

La préparation du sol commence deux à trois semaines avant le repiquage. Cette période permet à la terre de se stabiliser et aux amendements de s’intégrer harmonieusement.

Commencez par un bêchage profond pour aérer la terre et éliminer les mauvaises herbes avec leurs racines. Brisez les mottes pour obtenir une structure fine et homogène. Dans les sols argileux, l’ajout de sable améliore le drainage. Sur un terrain sablonneux, incorporez plutôt de l’argile fine pour augmenter la rétention en eau.

Pour faciliter le travail du sol, choisissez un moment où la terre n’est ni trop sèche ni détrempée. Une terre qui s’émiette facilement sous les doigts indique le bon moment pour intervenir.

L’enrichissement nécessaire du sol

L’apport de matière organique constitue la clé d’une plantation réussie. Un compost bien décomposé, incorporé à raison de 3 à 5 kg par mètre carré, fournit les éléments nutritifs essentiels pour les premières semaines de croissance.

Si votre sol est calcaire, avec un pH supérieur à 7, l’ajout de tourbe ou d’aiguilles de pin permettra de l’acidifier légèrement. Pour un sol trop acide, un apport de chaux magnésienne rétablira l’équilibre.

La formation de buttes surélevées de 15 à 20 centimètres améliore le drainage et facilite l’entretien futur des plants. Cette technique s’avère particulièrement bénéfique dans les régions à forte pluviométrie ou sur les terrains argileux.

Quelle est la méthode pour bien repiquer les fraisiers ?

La préparation des plants avant repiquage

Une bonne préparation des plants est fondamentale pour assurer leur reprise. La veille du repiquage, trempez les racines dans un seau d’eau pendant environ 30 minutes. Cette réhydratation stimule leur capacité d’absorption et facilite leur installation dans le nouveau terrain.

Examinez attentivement chaque plant. Des racines saines doivent être claires et fermes. Supprimez les feuilles jaunies ou abîmées ainsi que les stolons existants. Cette taille permettra au fraisier de concentrer son énergie sur son enracinement plutôt que sur le maintien de parties endommagées.

Les distances de plantation à respecter

L’espacement entre les plants influence directement leur développement et la qualité des futures récoltes. En pleine terre, maintenez une distance de 30 à 35 centimètres entre chaque fraisier. Entre les rangs, préservez un espace de 60 centimètres pour faciliter l’entretien et la cueillette.

Cette disposition optimale permet :

  • Une bonne circulation de l’air, limitant les risques de maladies fongiques
  • Un développement harmonieux du feuillage
  • Un accès facile pour la récolte
  • Une exposition maximale au soleil pour chaque plant

Les gestes techniques du repiquage

Le positionnement du collet détermine la réussite de la plantation. Ce point de jonction entre les racines et les tiges doit se situer exactement au niveau du sol. Un collet enterré risque de pourrir, tandis qu’un collet trop exposé fragilisera le plant.

Procédez ainsi :

  1. Creusez un trou suffisamment large et profond pour que les racines puissent s’étaler naturellement
  2. Formez un petit monticule de terre au fond du trou
  3. Disposez les racines en éventail autour de ce monticule
  4. Comblez avec de la terre fine en maintenant le collet au bon niveau
  5. Tassez délicatement autour du plant pour éliminer les poches d’air
  6. Formez une petite cuvette d’arrosage autour de chaque plant

Quels soins apporter aux fraisiers après le repiquage ?

Méthode pour repiquer des fraisiers

L’arrosage des premiers jours

Les deux premières semaines suivant le repiquage sont cruciales pour la reprise des plants. Un arrosage copieux juste après la plantation permet aux racines d’adhérer à leur nouveau sol. Maintenez ensuite la terre fraîche mais jamais détrempée.

En période chaude, prévoyez un arrosage quotidien de préférence le matin ou en fin de journée. Observez vos plants : des feuilles qui flétrissent en journée signalent un besoin d’eau, tandis qu’un feuillage jauni peut indiquer un excès d’arrosage.

La protection contre les aléas climatiques

La réussite de votre plantation dépend aussi d’une bonne protection contre les éléments. Pour les repiquages d’automne, prévoyez un paillage naturel (paille, feuilles mortes, écorces) d’environ 5 centimètres d’épaisseur. Ce paillage :

  • Protège les racines du gel hivernal
  • Maintient l’humidité du sol
  • Limite la pousse des mauvaises herbes
  • Évite le contact des fruits avec la terre

Pour les plantations de printemps, un voile de forçage peut s’avérer nécessaire en cas de gelées tardives. Retirez-le dès que les températures se stabilisent pour ne pas gêner la pollinisation.

Le paillage et la fertilisation

Un bon démarrage nécessite une nutrition adaptée. Attendez trois semaines après le repiquage avant d’apporter un engrais spécial fraisiers, riche en potasse. Une poignée de compost mûr autour de chaque plant, renouvelée tous les deux mois pendant la période de végétation, soutient une croissance régulière.

Comment éviter les erreurs courantes lors du repiquage ?

Les erreurs de débutant peuvent compromettre la réussite de votre plantation. Voici les plus fréquentes et leurs solutions :

Un collet mal positionné représente l’erreur la plus commune. Trop enterré, il pourrira ; trop exposé, le plant se dessèchera. Vérifiez son niveau en cours de plantation et après le premier arrosage, car la terre peut se tasser.

Le non-respect des distances de plantation entraîne une compétition entre les plants pour l’eau et les nutriments. Utilisez un cordeau pour aligner vos plants et une règle pour respecter les espacements recommandés.

Une terre insuffisamment préparée compromet l’enracinement. Prenez le temps de l’ameublir en profondeur et d’incorporer la matière organique plusieurs jours avant la plantation.

Quelles variétés de fraisiers choisir selon la période de repiquage ?

Les fraisiers non-remontants pour l’automne

Les variétés non-remontantes s’adaptent particulièrement bien à une plantation automnale. Ces fraisiers produisent une récolte abondante sur une période concentrée au printemps.

La Gariguette, variété phare des jardins français, offre des fruits allongés, rouge vif, au parfum intense. Plantée à l’automne, elle produit dès avril-mai des fraises particulièrement savoureuses. Son système racinaire robuste profite pleinement de la période hivernale pour s’installer.

La Ciflorette, autre variété non-remontante, développe des fruits coniques à la chair ferme et parfumée. Sa résistance naturelle aux maladies en fait une excellente candidate pour les jardins biologiques.

Les fraisiers remontants pour le printemps

Les variétés remontantes conviennent parfaitement à une plantation printanière. Leur capacité à produire plusieurs fois dans la saison compense le démarrage plus tardif.

La Mara des Bois se distingue par ses petits fruits ronds au goût rappelant la fraise des bois. Sa production s’étale de juin à octobre, avec des pics de production réguliers. Sa rusticité lui permet de bien supporter les variations climatiques estivales.

Charlotte produit des fruits moyens, réguliers, à la chair tendre et sucrée. Cette variété remontante moderne allie productivité et qualité gustative, tout en offrant une bonne résistance aux maladies courantes.

Les fraisiers des quatre saisons

Ces variétés traditionnelles s’adaptent aux deux périodes de plantation. Moins productives que les variétés modernes, elles compensent par leur rusticité et la qualité gustative de leurs fruits.

Leur production continue de mai à octobre permet d’étaler les récoltes. Particulièrement adaptées aux régions montagneuses, elles supportent bien les températures fraîches et l’altitude.

Comment multiplier naturellement ses fraisiers ?

repiquer fraisiers stolons

La technique des stolons

La multiplication par stolons représente la méthode la plus naturelle et économique pour enrichir votre fraisière. Les stolons sont ces tiges qui se développent au printemps et en été autour des pieds-mères.

La formation des stolons commence généralement après la première récolte. Sélectionnez les stolons les plus vigoureux, idéalement ceux situés près des plants les plus productifs. Cette sélection permet de maintenir les qualités des plants parents.

Seules les deux premières plantules formées sur chaque stolon méritent d’être conservées. Les suivantes, plus faibles, produiront des plants moins vigoureux.

Le repiquage des plants-filles

Le bon moment pour prélever les plants-filles survient lorsqu’ils ont développé leurs premières racines. Pour favoriser leur enracinement avant le prélèvement :

  • Maintenez le contact entre la plantule et le sol humide
  • Utilisez de petits godets remplis de terreau placés sous les plantules
  • Patientez jusqu’à l’apparition d’un système racinaire bien développé

Une fois les racines établies, sectionnez le stolon à quelques centimètres du jeune plant. Attendez une semaine avant de déplacer le plant-fille, lui laissant le temps de s’adapter à son autonomie.

La conservation des pieds-mères

Les pieds-mères méritent une attention particulière pour assurer une multiplication de qualité. Pour maintenir leur vigueur :

  • Limitez leur production de stolons aux mois de juin et juillet
  • Supprimez les stolons en excès pour ne pas épuiser la plante
  • Apportez un complément de compost après la formation des stolons
  • Renouvelez vos pieds-mères tous les trois ans

La sélection des meilleurs pieds-mères conditionne la qualité de vos futurs fraisiers. Repérez et marquez les plants les plus productifs et les plus résistants pendant la saison de récolte.

Cette méthode de multiplication naturelle vous permettra d’agrandir progressivement votre plantation tout en conservant les caractéristiques des variétés que vous appréciez le plus dans votre jardin.

Sylvain Veronne

À propos de l'auteur Sylvain Veronnet

Sylvain Veronne, passionné d'écologie et de voyages, a eu une révélation lors d'un séjour au Japon. Fasciné par les jardins zen, il a décidé de transformer son petit balcon parisien en oasis de verdure. Ce défi l'a poussé à explorer l'art de la décoration durable et les astuces de jardinage urbain. Aujourd'hui, Sylvain partage ses découvertes et conseils pour allier style de vie écologique et esthétique raffinée. Que ce soit pour aménager un intérieur cosy ou créer un jardin miniature, il vous guide avec humour et expertise vers un quotidien plus vert et inspirant.

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